Le développement durable – Église catholique Notre Dame de Pentecôte – Puteaux – 5 mai 2009
51ème rencontre
mardi 5 mai 2009
C.I.E.U.X. de Puteaux-La Défense, église catholique Notre Dame de Pentecôte – salle paroissiale – 1, place de la Défense, 92800 Puteaux,
Thème : le développement durable
Le droit au développement durable : une sagesse spirituelle
L’exercice des libertés, des droits et des devoirs sont-ils relatifs aux choix personnels et aux intérêts égoïstes ou sont-ils guidés par la recherche de la vérité ? Les religions ont-elles reçues les mêmes semences de vérité sur les droits naturels ? Les valeurs sont-elles inspirées par une vérité transcendante ou sont-elles relatives au choix individuels ? Quelles sont les dimensions civiques latentes dans une pratique de foi.
Vérité des droits humains
Au sein des communautés religieuses, l’expérience éthique ne consiste pas à appliquer des règles abstraitement formulées. La Parole n’est pas un principe à respecter mais des mots à intérioriser, des exemples à imiter, des images à interpréter collectivement, des émotions à vivre, des sentiments à partager… Chaque communauté a sa manière de s’approprier les valeurs universelles. L’association Cieux (Comité Interreligieux pour une Éthique Universelle et contre la Xénophobie), propose la formation de communautés laïques ouvertes à tous pour que agnostiques et athées participent eux aussi aux rencontres interreligieuses. Les rencontres préparatoires laïques permettent d’éclairer les droits et les devoirs universels, de redécouvrir ce qui les fonde, d’approfondir la sagesse qui est à l’origine des lois. La morale usuelle d’une communauté religieuse ne saurait faire abstraction de la morale publique, de l’ordre moral dominant, républicain et laïque : apprendre, à l’écoute du Christ, à demander pardon est déjà une façon de servir l’intérêt commun, d’intégrer son action dans un cadre civil, dans une communauté civile.
Sagesse spirituelle du droit
En promulguant le Code civil en 1804, Napoléon Bonaparte proclamait la laïcité : la même loi pour tous devait s’appliquer indépendamment des considérations morales, politiques, mais aussi religieuses. Des générations de citoyens ont ainsi appris à respecter le droit quelles que soient leurs convictions personnelles et leur moralité propre. Cet apprentissage est entré dans les mœurs des pays démocratiques. Chacun sait désormais appliquer le droit indépendamment du regard éthique ou religieux qu’il porte à son prochain. Un glissement s’est toutefois opéré car la morale n’est quasiment plus enseignée à l’École et la pratique religieuse s’est effondrée. La loi est observée, dans la majorité des cas, non pas « indépendamment » mais « sans » considération morale et religieuse. Pour les fondateurs du droit moderne, la morale et la religion n’avaient pas à autoriser ou interdire au citoyen d’appliquer la loi mais pouvaient les aider à la respecter. Ils jugeaient bon que chacun, de par son éducation religieuse ou profane, ait conscience de la dimension morale inhérente au droit. Le mot droit signifiait, à l’origine, ce qui était dû à l’autre. Aujourd’hui, il a perdu son sens sous-jacent de service, il ne semble plus tourné vers l’autre mais vers soi-même, il est devenu synonyme de puissance personnelle et donc de pouvoir.
Ouvrir le Ciel
Nous assistons à une perte du sens éthique et spirituel du droit, au moment même où les citoyens sont appelés à se prononcer sur des enjeux cruciaux pour les équilibres de la biosphère et l’avenir de l’espèce humaine qui en dépend. ? Dans un Livre-entretien avec le Cardinal Philippe Barbarin, le Grand Rabbin de France, Gilles Bernheim, souligne que, dans le dialogue judéo-musulman, l’accent devrait porter sur ce que nous avons de commun et qui relève de l’ordre de la pratique de vie, et non pas sur des principes métaphysiques.
Alexandre Vigne
Président de C.I.E.U.X. – Mai 2008
51ème rencontre